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Mode d'emploi pour rire à l'international

Le rire dépend de la réception d’une série de références. L’humour d’un pays est inhérent à sa culture, ses caractéristiques et son histoire. Entre spécificités langagières, rimes et jeux de mots, chacun a sa forme d’humour.

Crédules les américains ?

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Aux États-Unis, le maître mot est le premier degré. L’expression « just kidding », ajoutée en fin de phrase, indique clairement l’intention humoristique. La mise en scène est beaucoup utilisée, notamment dans les Late Night Shows où l’actualité est détournée en sketchs.

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À regarder : Saturday Night Live, un vivier d’humoristes sur la chaîne NBC. The Tonight Show Starring Jimmy Fallon, un talk show d’actualité.

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L’humour anglais

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En Angleterre, toute situation prête au rire. Il use d’autodérision, accompagnée d’un ton pince-sans-rire. La politesse étant de mise, l’anglais maîtrise le sarcasme et la retenue. Le processus est expliqué sur le site evilfromparadize.

« Si un Brit vous dit : Very interesting.

Littéralement, cela veut dire : Très intéressant.

Ce que toi tu comprends : Il est intéressé.

Ce qu’il veut dire en réalité : C’est clairement n’importe quoi. »

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Pour avoir un aperçu de l’humour anglais : lire les ouvrages d’Agatha Christie, regarder la série The Office ou suivre les humoristes Sarah Millican et Jack Whitehall.

C’est l’histoire d’un Russe, d’un américain et d’un anglais…

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En Russie, les « anekdot » sont des courtes histoires populaires qu’il était bon de diffuser secrètement, sous peine de censure et punition. Souvent dénonciatrices, elles mettent en opposition la Russie et le monde occidental. Le Courrier International indique que la conférence de Yalta en 1945 a fait naître la figure du trio, héros des histoires drôles. À l’origine, il s’agit d’un russe, d’un américain et d’un anglais, mis en scène avec les clichés qui leurs sont attribués.

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Le Konglish, spécialité sud-coréenne

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En Corée du Sud, de nombreuses expressions anglophones se retrouvent dans le langage courant. La fusion entre les deux langues porte le nom de Konglish. Il est très utilisé pour les traits d’humour. On retrouve des jeux de mots dans les dad jokes (forme d’humour douteuse).

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Exemple : Que faire si une pastèque vous poursuit en justice ?

Réponse : 수박 (à prononcer « subag », qui veut dire « pastèque » et se rapproche de l’anglais « sue back », qui veut dire « poursuivre en retour »).

Pour conclure une blague, il est courant d'utiliser la réponse :ã…‹ã…‹ã…‹ (littérallement "kkk", l’équivalent de l’onomatopée « hahaha »).

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L’humour est à regarder dans les dramas : Vincenzo (série en cours de diffusion), Modern Farmer ou The Boy Next Door.

L’ironie française

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L’ironie est un mode de plaisanter qui n’est pas compris uniformément à l’international. L’humour de l’hexagone est qualifié d’absurde et d’intelligent. Le Français aime les quelques secondes qui s’écoulent entre la blague et sa compréhension. Il faut une chute surprenante et une réflexion.

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À retrouver dans le sketchs de : Fary, Haroun

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Le duo japonais

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Les formes d’humour les plus simples sont les plus efficaces. Le « manzai » présente des saynètes avec des quiproquos et des réparties fusantes entre un individu sérieux (le tsukkomi) et un acolyte fantasque (le boke). Le genre est très codifié. L’art passe par les jeux de mots et les subtilités langagières.

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À regarder : M-1 Grand Prix, une compétition de manzai transmise à la télévision, tremplin pour les comédiens japonais en devenir.

Allemagne

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Le magazine L’éléphant relève que l’humour allemand aurait « l’euphorie ludique d’un psaume luthérien et la légèreté de la grosse Bertha ». L’Allemand n’a pas la réputation d’un parangon de l’humour. Mais les Allemands rient. Outre-Rhin, on s’appuie sur le comique de situation, la construction réfléchie et l’insensé.

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Exemple d’« Antiwitze », littéralement anti-humour :

« Was ist der Unterschied zwischen einem Storch ? Beide Beine sind gleich lang, besonders aber das linke ». (Quelle est la différence entre une cigogne ? Les deux jambes ont la même longueur, surtout la gauche).

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À regarder : Good Bye Lenin, Wer früher stirbt ist länger tot (Celui qui meurt le plus tôt sera mort plus longtemps), Französisch für Anfänger (Français pour débutants)

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C’est scientifiquement prouvé, la meilleure blague du monde est…

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En 2002, le psychologue anglais Richard Wiseman trouve la plaisanterie qui fait rire le plus à l’international. Le cabinet scientifique britannique LaughLab propose à des individus de 70 pays une expérience en deux temps. Premièrement, les 400 000 participants proposent une blague. Ensuite, ils notent l’efficacité d’autres plaisanteries parmi une sélection aléatoire. La victoire revient à :

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"Deux chasseurs sont dans un bois lorsqu'un des deux s'étouffe. Il ne semble pas respirer et ses yeux sont vitreux. L'autre dégaine son portable et appelle les secours. Il s'écrie : "Mon ami est mort ! Que puis-je faire ?" Le standardiste lui répond : "Calmez-vous. Je vais vous aider. D'abord, assurez-vous qu'il est bien mort." Un silence, puis un bruit de tir. L'homme revient au téléphone et dit : "OK, et maintenant ?"" (traduite sur le site de L’éléphant).

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Wiseman déduit que l’histoire contient les trois piliers fondamentaux pour faire rire. La situation atténue les angoisses (ici, en dédramatisant la notion de mort). Elle permet de satisfaire un certain complexe de supériorité humain (comme l’indique Gurpal Gosall, psychiatre de Manchester et auteur de cette blague pour LaughLab : « elle permet de se sentir mieux car elle rappelle aux gens qu’il y a toujours quelqu’un qui fait quelque chose de plus stupide qu’eux »). Enfin, l’effet de surprise conclue et parfait la blague.

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Séraphine Roger

Crédit : StoryMap JS - Séraphine Roger

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